CONCOURS INTERNATIONAL DE PHOTOS DE MONTIER : DOUBLÉ GAGNANT
Le Festival International de photos animalières et de nature de Montier avait ouvert le jeudi, et arrivés vendredi soir tard, il n’y avait pas eu moyen de trouver le moindre festivalier de connaissance qui aurait pu vendre la mèche.
Nous savions que nous faisions partie du palmarès depuis le mois de juillet, et en toute franchise, cela suffisait plus que largement à notre bonheur. Mais quitte à se mesurer aux plus grands, si on pouvait ne pas être la lanterne rouge…
La nouvelle tombe donc pour nous samedi matin, lorsque nous arrivons aux portes du Festival, en ouvrant le somptueux hors-série du magazine Nat’Images qui révèle chaque année le classement du concours.
Sur plus de 11.000 candidatures, et parmi de magnifiques photos qui concourraient dans la catégorie des mammifères, le jury nous avait choisies Marina et moi pour le prix. L’une chez les moins de 16 ans et l’autre chez les adultes.
Oh là là, il faut que je trouve un truc pour m’asseoir…
Ombre de moi-même, le trac qui commence à monter, moi qui venais en touriste applaudir les gagnants – remise des prix officielle dans quelques petites heures.
Un passage par l’abbatiale de Montier-en-der où sont exposées toutes les photos du palmarès. Donc les nôtres, forcément.
Effet boeuf de les redécouvrir autrement, ces photos. Superbement imprimées, avec nos noms dessus et en boucle sur l’écran géant.
Comme une gosse, je vous dis !
Et nous voilà dans le grand théâtre pour la remise des prix.
Maud Potier en maîtresse de cérémonie et le jury.
Pas n’importe qui, le jury !
– Le président, Laurent Baheux. Photographe animalier de très haut vol, ses photos me font rêver.
– Karen Korte, directrice générale de la GDT (society of german wildlife photographers)
– Guy-Michel Cogné (fondateur et rédacteur en chef de Chasseurs d’Images et Nat’Images)
– Franck Seguin (directeur de Chasseurs de Nuits)
– Fabien Bruggmann (photographe, spécialiste des loups)
Les remises de prix des catégories défilent les unes après les autres, les adultes et les jeunes montent ensemble sur scène. Je réalise que Marina et moi allons nous retrouver ensemble là-bas.
Maud Potier nous appelle toutes les deux, souligne évidemment notre lien de parenté.
Nous montons sur scène, attendues par les officiels qui doivent nous remettre nos prix. Et dans ma grande confusion, je ne reconnais pas le photographe animalier Tony Crocetta (le vois-je d’ailleurs, ne focalisant que sur l’instant, sur Marina qui doit prendre le micro ?).
A la demande de Maud, j’explique l’histoire de ces deux photos, choisies au hasard par le jury mais prises le même jour.
Puis Marina raconte sa photo – superbement, avec une aisance qui m’impressionne.
Et moi ensuite. Ne pas oublier de remercier le festival, le jury (j’oublie de citer Maud, évidemment), parler de partage de passion, de transmission de l’amour de la nature à ses enfants.
Tony Crocetta prend enfin la parole. Pour me féliciter, raconter qu’il y a quinze ans, il était à ma place. Et moi, je ne réalise toujours pas qu’il m’offre un sublime safari au Kenya, dans le camp de brousse qu’il a créé spécialement pour les photographes.
Il faudra qu’il me colle dans les mains un dossier officiel pour que j’arrive à comprendre.
Et ce Kenya de Tony sera l’objet d’une autre petite histoire, si j’arrive un jour à faire un choix parmi les 14000 photos rapportées de ce voyage pour l’écrire par ici.
Je ne terminerai pas sans un mot pour Guy-Michel Cogné.
Grand homme de presse, fondateur de Chasseurs d’Images et de Nat’Images, il nous a quittés tragiquement en juin 2018. Tous les photographes de nature sont un peu orphelins.
J’aimais ses éditos, justes, directs que je trouvais dans ces deux magazines que j’achète toujours le tout premier jour des vacances.
Marina et moi gardons le souvenir d’un vrai Monsieur, d’une gentillesse et d’une bienveillance infinies, et aussi les quelques lignes qu’il a bien voulu écrire lors de son dernier Montier, sur les tirages de nos photos gagnantes.
Aux photographes de tous poils, pros, amateurs ou de smarphones qui passeront ici, lisez ce paragraphe “Militantisme contre extinction” du mot du jury 2017 qui ne peut venir que de lui et qui s’adresse à tous.